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jeudi 28 novembre 2013

Premiers essais avec le Sony A7

Première sortie...sous un ciel extrêmement nuageux. D'humeur bougonne, j'ai tout de même fait quelques photos pour tester l'ergonomie de l'appareil.

Après deux heures de photos, il faut avouer que le faible poids (comparé au 5D) fait plaisir. La plupart des boutons tombent sous le doigt. Seule ombre au tableau, le bouton "C2" (bouton customisable) que je trouve particulièrement mal placé, entre l'écran et la molette de choix de programmes. Pour appuyer dessus, l'écran gène un peu, et oblige une petit contorsion annulaire.
Le gros plus, c'est la touche "C1", placée juste à côté du déclencheur. J'ai attribué à cette touche le focus magnifier (gros zoom numérique pour permettre un réglage de la mise au point au poil près), et c'est un véritable régal de l'utiliser avec l'EVF (viseur électronique).
Ce dernier est d’ailleurs de très bonne qualité, avec un affichage des données personnalisable, et une très bonne résolution (2,359,296 points). J'utilise d'ailleurs assez rarement l'écran LCD, même s'il est de tout aussi bonne qualité.


J'ai testé aujourd'hui le Helios-103 50mm/1.8 en monture Kiev/Contax, le Tair-11A 135mm/2.8 en monture M42 et le T-43 40mm/4 en monture L39.


Voici les photos sans retouche aucune, directement en JPEG de l'appareil (le RAW n'est pas encore reconnu par CameraRaw) :


Au Tair-11A

















Au Helios-103




Et crop 100%



Au T-43

Et crop 100%







Et crop 100%





 

Sony A7, pourquoi?

Avant tout, je vous invite à observer l'allure de cet objet, en compagnie de quelques uns de mes objectifs :

Avec Helios-40 85mm/1.5





Avec Jupiter-3 50mm/1.5




Avec Tair-11A 135mm/2.8




Avec Triplet-43 40mm/4




Avec Mir-1 37A 37mm/2.8


Pourquoi l'avoir acheté?

C'est un appareil photo qui n'a pour le moment aucun équivalent sur le marché : C'est le premier hybride (appareil photo numérique sans miroir et à objectifs interchangeables) a proposer un capteur plein format, le tout à un prix abordable!

La précision concernant le prix est importante, car il existe depuis quelques années deux appareils photos de ce type : le Leica M9 et le Leica M-E. Mais je vous laisse observer par vous même :

Sony A7 nu : 1500 euros
Leica M9 nu : 6200 euros
Leica M-E nu : 4800 euros (le Leica du pauvre)
(ref. Catalogue 2014 Cirque Photo-vidéo)

Ce n'est pas tout, pour 6200 euros, on a même pas de viseur électronique, il faut rajouter 400 euros pour un viseur électronique, 670 euros pour un viseur optique! Cerise sur le gâteau, Leica propose un Leica M9 Monochrom qui, comme son nom l'indique, ne fait que du noir et blanc (le capteur étant optimisé pour ce type de photo) : 6800 euros.
Certes, Leica a inventé l'appareil photo moderne (le premier Leica), mais ils n'ont pas fait grand chose depuis, si ce n'est multiplier les coups marketing (appareils photo "signature", un gros travail sur l'image de marque "Leica, c'est pour les artistes"). Enfin, Leica a su intégrer avec brio le concept de tribu : Avoir un Leica, c'est faire partie du club des esthètes, de ceux qui ont les moyens de mettre 6x plus cher pour avoir une pastille rouge, et recevoir son Leica dans un coffret en velour.


En bref, on attendait tous qu'un constructeur arrête de prendre les clients pour des pigeons, et propose un appareil photo à un prix raisonnable. Sony l'a fait en premier, Nikon semble s'intéresser au filon.


Je ne vais pas vous faire une présentation technique, ni un reportage photo sur les différents détails de l'appareil (vous en trouverez partout sur internet). Je vais plutôt vous expliquer pourquoi ce A7 est l'appareil photo qu'il me fallait.

Les objectifs soviétiques regroupent grosso-modo 3 catégories : Les objectifs pour appareils reflex (à miroir), les objectifs pour appareils télémétriques (sans miroir), et enfin, les objectifs "divers" (objectifs d'agrandissement/reproduction, objectifs de photographie aérienne, objectifs de cinéma/télévision/projecteur).
Pour utiliser tous ces types d'objectif, il faut avoir une grande flexibilité en terme de tirage mécanique, que seul les appareils sans miroir permettent. Si vous avez bien suivi, le A7 est donc le premier qui me permettra d'utiliser tous mes objectifs sur un capteur plein format.

L'avantage d'un capteur plein format?
Je vais faire rapide :

-Une profondeur de champ réduite (pour mieux isoler les sujets)
-Un coefficient multiplicateur nul (un objectif 50mm sur un plein format est un 50mm, alors qu'il sera un 75mm sur un capteur APS-C (le capteur installé sur la plupart des reflex amateurs)
-Une plus grande surface photosensible (les photosites qui captent la lumière sont plus grands sur un plein format) permettant une bien meilleure qualité d'image, ainsi qu'une restitution des couleurs plus fidèle.
-Une utilisation à 100% des vieux objectifs : on y observe les vraies qualités (ou les vrais défauts) d'un objectif. Les capteur APS-C n'utilisent pas les bords des objectifs pour pellicule 135 (35mm).

Bien sûr, le A7 n'est pas qu'un appareil hybride plein format : il propose beaucoup d’innovations (donc un tout nouveau capteur) et de choses très agréables pour un habitué des vieux appareils comme moi.

Un bref, un nouveau compagnon de balade!


PS : Il existe également le Sony A7R, qui intègre un capteur plein format Nikon 36Mp (contre 24.3 pour le A7), sans filtre passe-bas, pour 2100 euros.








lundi 25 novembre 2013

Vega 25 50mm/5.6

Après une période de silence (dont vous aurez la justification dans quelques jours), voici donc un petit quelque chose concernant un objectif reçu durant ce mois de novembre.

Un Vega-25 50mm/5.6, sorti de nul part, qui cache bien des mystères.

Voici tout d'abord à quoi il ressemble :

(une photo de meilleure qualité trouvera bientôt sa place dans la section "Objectifs").

Il ne ressemble finalement pas à grand chose : La partie avant peut faire penser à la partie arrière d'un objectif,  la "bague" de diaphragme compose en fait le corps de l'objectif (ou le contraire). La monture arrière est de 25mm. Le traitement des lentilles est de couleur verte et turquoise.

D'origine russophone (le nom est écrit en cyrillique Вега-25), il ne possède aucun logo d'usine, aucune marque de fabrique, et le look ne ressemble à aucun autre objectif russe. Impossible donc de dater sa fabrication.
Et le numéro de série? me dira-t-on. N°3001. Il est possible que ce soit le premier produit (001), et qu'il n'ait été produit qu'à très peu d'exemplaires. En effet, je n'ai trouvé aucune trace de cet objectif sur le net russe. Aucune trace sur photohistory.ru (la bible), rien sur un catalogue GOI d'époque. La seule photo que j'ai pu trouver de cet objectif, c'est celle de l'objectif que je possède, faite par le vendeur!

Conclusions et hypothèses :
Selon toutes apparences, ce n'est pas un objectif pour appareil photo. La petite ouverture maximale (5.6) peut laisser penser qu'il s'agisse d'un objectif de reproduction/agrandissement.
Sa provenance reste incertaine. Peut-être issu d'un pays russophone, mais non intégré au système d'ex-URSS? Peu probable, on ne fabrique pas un objectif comme ça.

La bague de diaphragme dentée laisse penser que l'objectif était installé sur une machine motorisé (les dents permettent de coupler le diaphragme avec la machine).

La question de la formule optique reste ouverte...je suis encore en recherche d'informations, donc pas de conclusions hâtives.

L'adaptation a été assez compliquée, le tirage mécanique étant très court. Ce dernier ne me permettait pas d'utiliser de bagues macro pour fixer l'objectif, seul l'hélicoïde était toléré. Il me fallait donc fixer sur ce dernier l'objectif. Or, impossible avec du scotch (qui empêcherait l'adaptateur de tourner), j'ai donc utilisé un capuchon d'objectif qui épouse parfaitement l'hélicoïde. J'ai fais un gros trou dedans pour y caler le cul de l'objectif. Le tout bien fixé avec du scotch, il m'a suffit d’en-clipser le capuchon sur l'hélicoïde...et voilà le travail :









Et bien sûr, ça fait des photos :








































mercredi 13 novembre 2013

Paris au Vega 3 50mm/2.8

Commençons par les bases. (Les photos (au nombre de 21!) sont à la fin de l'article, pour ceux qui n'aiment pas lire)

Qu'est-ce qu'un Vega-3? C'est un objectif prévu pour être utilisé sur un appareil photo de la série Zenit 4, 5 ou 6.

Conçu en 1964, le Zenit 4 était la réponse aux Contaflex de Zeiss, Retina de Kodak et Bessamatic de Voigtländer. En effet, c'est l'époque des appareils reflex à obturateurs centraux, et l'Union Soviétique se devait d'en développer un.

Un obturateur standard (appelé "à plan focal") ressemble en gros à un rideau avec un trou rectangulaire. Ce rideau va généralement de droite à gauche à une vitesse donnée, le trou laissant ainsi passer la lumière de manière plus ou moins longue, selon la rapidité du rideau. Aujourd'hui, c'est toujours ce système d'obturateur qui est utilisé sur les appareils modernes (mais le rideau défile verticalement).

Un obturateur central ressemble plutôt à un diaphragme (à un iris) qui va s'ouvrir et se refermer. Son gros avantage vient de sa taille beaucoup plus réduite que pour un appareil à obturateur normal. Son inconvénient est une capacité de vitesse plus réduite (généralement 1/500 de seconde maximum, c'est le cas du Zenit 4).


Le combinat optique de KMZ a produit ces Zenit, avec une série d'objectifs spécialement crées pour l'occasion : Mir-1Ц (37mm/2.8), Tair-38Ц(133mm/4), Rubin (37~80mm/2.8), Jupiter-25Ц(85mm/2.8), Helios-65Ц(50mm/2), T-200Ц(200mm/5.6) et bien sûr, le Vega 3 (50mm/2.8).

Si certains de ces objectifs (Mir-1Ц, Helios-65Ц, Т-200Ц) semblent être des objectifs déjà produits, mais adaptés à la monture du Zenit, d'autres, comme le Rubin, ou surtout le Vega-3, semblent avoir été réellement mis au point pour l'occasion.
La plupart de ces objectifs sont très rares (voir très très rares). Les moins rares sont les Rubin et les Vega-3 (qui restent quand même assez difficiles à trouver)

Bref, passons à l'objectif.



De premier abord, on pourrait croire que le Vega-3 est une reprise de la formule optique du Color-Scopar 50mm/2.8 du Bessamatic (on trouve parfois ce genre d'infos sur internet). Or, c'est totalement faux. Le Color-Scopar est un Tessar (4 lentilles en 3 groupes) alors que le Vega-3 est composé de 5 lentilles en 4 groupes.

Voici un schéma représentant le Vega-3 monté sur le Zenit-4 (merci à Thierry Hacquard pour m'avoir trouvé le schéma) :

Source : http://fotolyap.ru/?p=3560

On voit bien les 4 groupes et 5 lentilles (en gros, 4 grosses lentilles, dont une composée de 2 lentilles collées) désignées par le 1. En 2, c'est le diaphragme. En 3, nous avons l'obturateur central, en 4 le miroir (qui se relève quand on déclenche) et en 6 la surface photosensible (la pelloche quoi, le capteur dans les appareils-photo numériques).


La monture de l'objectif est la même que la monture du Bessamatic et du Retina : Monture DKL!
La spécificité de cette monture, c'est que le diaphragme est contrôlé au niveau de l'appareil (mais le diaphragme est dans l'objectif). Ainsi, pour l'adapter sur un appareil photo moderne, il faut se procurer un adaptateur qui soit doté d'une bague de contrôle du diaphragme.
ATTENTION : Si la monture du Zenit 4 est bel et bien identique à celle du Bessamatic, le tirage mécanique, lui, est différent!!! En gros, si vous montez simplement un Vega-3 sur un adaptateur DKL, l'objectif sera trop près du capteur, et la mise au point ira de l'infini à pas loin de l'infini (environ 10 mètres). Le reste de la fourchette de mise au point sera trop près, et donc toujours flou. Pour remédier à ce problème, j'ai utilisé un hélicoïde sur mon Nex, qui permet de pouvoir régler à sa guise la distance entre l'objectif et le capteur.


C'est donc avec le Vega-3 monté sur mon Nex que je me suis fait une petite sortie parisienne des familles, avec passage dans les grands magasins pour admirer la nouvelle déco de noël.

Voici ce que j'ai pu en faire :