Aujourd'hui, pas de promenade (ou presque), pas de jolie fille, mais un petit objectif soviétique qui mérite bien un petit article en son honneur.
L'Industar 69 nous vient donc de l'usine BeLOMO (Minsk). De très petite taille (comme beaucoup d'Industars) il a été fabriqué à l'origine pour aller sur un petit appareil photo télémetrique au nom très poétique : Chaïka II et III (Чайка), ce qui veut dire "La mouette" en russe. Les noms d'appareils photos russes mériteraient bien un petit article, tant il y en a de différents. Malheureusement, la plupart sont des petits appareils photos de pas très bonnes qualités (dont l'un est à l'origine d'un mouvement très en vogue (et contestable) : La lomographie. Pour plus d'infos, lire cet article en anglais).
Il est également probable que ce nom Чайка ait été donné en l'honneur de Valentina Vladimirovna Tereshkova (Валентина Владимировна Терешкова), dit "Чайка", première femme cosmonaute (son premier vol date de 1963, et le Чайка est sorti en 1965) et toujours la seule femme à avoir effectué un vol en solitaire... et reste la plus jeune femme à avoir effectué un vol.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Valentina_Terechkova
Pour en revenir à la mouette, il est important de savoir que le format du cadre (18x24) que permettait cet appareil photo était plus petit que le cadre des appareils photos reflex (24x36). Vous me direz : et quoi?
Et bien ça à son importance quand on veut utiliser l'Industar 69 sur un appareil photo reflex. En effet, l'objectif ne couvrira pas tout le capteur (sur un numérique)...en résultera un phénomène de vignetting (contours de la photo plus sombres (à commencer par les angles) ). En gros, la lumière passant par l'objectif ne va pas jusqu'aux bords du capteur. Ainsi, sur un Canon 5D (FullFrame 24x36), le vignetting sera très important (la photo sera dans un cercle noir). Sur le Nex, le vignetting est beaucoup moins présent, mais on le voit quand même.
Autre information à savoir quand on se procure un Industar 69, c'est qu'il est prévu pour fonctionner avec la petite distance focale du Chaika (distance entre cul de l'objectif et capteur/pellicule). Du coup, on ne peut faire, sur un reflex, que de la macro. Sur un Nex ou autre mirroless, l'infini n'est pas atteint "d'origine", mais une manip' très simple est possible pour permettre l'infini. De nombreux tutoriels sur internet sont disponibles. En gros, il suffit d'ouvrir l'objectif (3 vis latérales), et de retirer les 2 vis de buté. Sans ces vis, l'objectif peut s'enfoncer plus loin vers le capteur, permettant d'atteindre l'infini. J'ai fait cette manipulation dès la réception du colis, ça m'a pris 10 min (jamais fait avant). Étant données mes deux mains gauches, cela montre la simplicité de la chose.
Autre curiosité que j'apprécie guère : Aucune numéro de série! (j'aime savoir quand ont été fait mes objectifs). On peut simplement savoir qu'il a été fabriqué entre 1967 et 1973 (fabrication des Chaika)...maigre consolation...
Niveau qualité optique, il est toujours surprenant de voir le résultat des ces objectifs minuscules.
A grande ouverture, c'est limite (très très doux), mais il suffit de fermer un peu pour avoir une très bonne qualité. Bon piqué, aucune aberration... par contre, grosse distorsion en barillet (très visible sur la photo 4 (toit de l'immeuble) ).
Les photos sortent directement de la carte mémoire. Aucune retouche aucune. Les photos n'ont pas réelle valeur artistique, il s'agit avant tout de montrer des exemples de photos prises avec cet objectif. Certaines sont prises à grande ouverture, d'autres non.
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